Pourquoi je n'arrive pas à changer« Pourquoi je n’arrive pas à changer ? Pourquoi je n’arrive pas à évoluer ?»

De nombreuses personnes passant dans mon cabinet pour un bilan de compétences ou un coaching me posent ces questions. Elles se trouvent dans une impasse et elles n’arrivent pas à trouver une issue…du moins pas toutes seules…

A cela, plusieurs réponses sont possibles et elles dépendent souvent de la personne et de son environnement. C’est ce que je vais essayer de vous expliquer dans cet article.

 

Qu’est-ce que la réalité ?

Une des premieres choses à comprendre est que la vision que nous avons des situations est bien plus importante que la situation en elle-même. Cette approche est connue depuis l’antiquité. Voici une citation d’Epictète (philosophe Stoïcien) qui touche du doigt cette pensée :

« Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, ce sont les jugements qu’ils portent sur les choses ».

mieux comprendre les blocages psychologiquesSelon lui, ce ne sont pas les évènements de notre vie qui nous posent mais le jugement que nous portons sur ceux-ci. Selon lui, il est nécessaire d’identifier ses jugements et de les remodeler par la réflexion en extrayant la partie « imaginaire » ou « interprétative ». Une fois ce premier travail intellectuel effectué, il est beaucoup plus simple de relativiser et de faire face à la situation.

Quelques siècles plus tard Paul Watzlawick (psychologue, psychothérapeute, psychanalyste célèbre du 20eme siècle) est venu préciser cette idée. Selon lui la question se poserait au niveau de la réalité. Pour expliquer son propos, il distingue deux niveaux de réalité.

Une réalité de premier ordre qui correspond aux informations que nous recevons directement de nos sens. Cette réalité serait un peu ce que filmerait une caméra : des faits bruts.

Une réalité de second ordre qui correspondrait à une couche interprétative venant se greffer sur la réalité de premier ordre en lui apportant une couche d’imaginaire ou de croyance sur nous-même, sur les autres ou sur le monde.

Ok me direz-vous, maintenant que nous savons à quoi correspond la réalité (ou les réalités !), quel est le rapport avec les difficultés à changer ou à évoluer ?

C’est ce que nous allons voir maintenant.

 

Un cadre dans notre cerveau

Chacun de nous possède un « cadre de référence » qui permet de comprendre le monde. Il est constitué de la somme de nos apprentissages et c’est lui qui constitue la réalité de second ordre dont nous avons parlé dans la partie précédente.

Il a trois utilités :

  • Il nous permet de faire un tri dans les informations que nous recevons à chaque instant pour ne retenir que celles qui sont essentielles (ce qui génère des biais cognitifs)
  • Le cadre de référence nous fournit également une structure organisée qui nous permet de nous diriger dans la vie de tous les jours.
  • Enfin, il nous permet de donner du sens aux choses ou aux événements qui nous arrivent…

 

Pour François Délivré (Coach professionnel), « Le cadre de référence, ce sont les lunettes au travers desquelles chacun voit la réalité. La réalité existe en tant que telle, mais chacun la perçoit en fonction de ses rails psychologiques, culturels… et du contexte. Chacun a ses lunettes ».

 

Plus ça change, plus c’est la même chose !

Ainsi, la personne en bilan de compétences ou en coaching voit le monde d’une certaine façon en raison de son cadre de référence (ou de ses lunettes). Cette façon de voir le monde basée sur ses apprentissages passés génère chez elle des comportements qui vont avoir un impact sur son environnement et qui vont venir renforcer son cadre de référence par la suite. C’est ce que l’on nomme plus communément un cercle vicieux.

Voici deux exemples pour illustrer ce mécanisme :

  • Une personne qui abandonne rapidement face à la difficulté et qui subit l’échec qui en découle intégrera peut-être à son cadre de référence qu’elle est nulle ou bien qu’elle n’a pas de chance. Ainsi, dès qu’elle sera confrontée à l’adversité, elle se dira probablement que cela ne vaut pas la peine de faire des efforts car de toute façon, elle ne va pas y arriver (car elle est nulle ou elle n’a pas de chance).
  • Autre exemple, une personne qui n’aime pas prendre la parole en public et qui évite à tout prix de le faire. Plus elle évite de prendre la parole, plus c’est compliqué lorsqu’elle y est obligée.

 

Provoquer le changement

C’est sur cette base que le psychologue ou le coach professionnel doit travailler. Il doit  explorer le cadre de référence de son client pour débusquer les pensées non aidantes (que l’on appelle souvent croyances) qui le maintiennent dans un cercle vicieux où  il reproduit constamment le même comportement inapproprié.

recadrage coaching

« I », l’individu, est en relation circulaire avec lui-même et avec « E », son entourage. C’est au niveau de la boucle « I » que le coach effectuera un recadrage pour éviter la répétition du comportement inadéquat cristallisé dans le cadre de référence (Bouaziz, 2005).

 

Une fois ces pensées identifiées, il va effectuer ce que l’on appelle un recadrage. Lors d’un recadrage, le coach utilise différentes techniques pour amener son client de voir le monde d’une façon inédite. Avec cette nouvelle façon de voir les choses, la personne met en œuvre de nouveaux comportements qui vont produire un effet différent sur son environnement. Par ricochet, la réponse de l’environnement est différente elle aussi et elle vient renforcer la modification de son cadre de référence.

Elle sort ainsi du cercle vicieux dans lequel elle était enfermée.

 

Vous aimeriez être accompagné dans le changement?

 

 

Alexandre FRADIN est conseiller bilan de compétences et coach professionnel. Il a acquis de nombreuses années d’expériences dans des cabinets RH (CIBC de Saint Etienne, Perspectives Conseil) avant de créer son activité en 2013.