Faisabilité d'une reconversion dans le coaching

Miroir aux alouettes

Aujourd’hui, j’ai décidé de faire de l’information auprès des visiteurs de mon site car je suis très fréquemment contacté par des personnes souhaitant effectuer une reconversion professionnelle pour devenir coach.

En effet, vu de l’extérieur, le métier peut sembler plaisant. Comme le disent mes enfants, « nous sommes bien au chaud dans un bureau et nous sommes payés pour parler avec les gens« . Tout cela est vrai, mais ils ne voient pas certains points plus complexes…

 

La pression du résultat

Le coach n’est pas là pour « taper la discute » avec son coaché. Ce dernier a un objectif qu’il n’arrive pas à atteindre seul et c’est la raison pour laquelle il fait appel à une tierce personne.

Même si le coach n’a pas d’obligation de résultats (comme les comptables ou les médecins), il doit malgré tout répondre à une obligation de moyens. Il déploie ainsi tous ses efforts pour permettre à son client d’atteindre l’objectif visé. Les séances impliquent une forte concentration pour capter les croyances irrationnelles (façon de voir le monde) qui maintiennent le coaché dans la répétition de comportements inappropriés.

Il faut aussi se dire que le coaching professionnel en entreprise s’effectue avec des rencontres plus ou moins fréquentes avec le N+1 du coaché et les Ressources Humaines. Un premier contact s’effectue généralement en début de d’accompagnement. Il y en a parfois un à mi-parcours puis un dernier à la fin du coaching. L’entreprise attend un vrai changement et si les résultats ne sont pas là, ses représentants savent le faire comprendre en y mettant plus ou moins les formes. Réussir un coaching n’est pas aussi facile que ce que l’on peut imaginer au premier abord.

 

L’alliance

La qualité du coaching effectué dépend aussi d’un autre paramètre fondamental : l’alliance. Cette alliance qualifie la relation qui se noue entre le coach et son client. La qualité de celle-ci permet de dire des choses difficiles sans nuire à la prestation. Le coach professionnel doit être vigilant tout au long de ses entretiens pour ne pas blesser son client et « casser la relation » : il doit le confronter pour le faire avancer sans pour autant briser la confiance qui s’est tissée entre eux. En brusquant trop une personne, le coach s’expose à un abandon de la prestation et à un échec pour lui ainsi que pour son coaché (et pour l’entreprise qui finance !). Les professionnels possédant quelques années d’expériences reconnaitront la fragilité de l’alliance et la difficulté de l’exercice.

 

Attention à la formation de coach professionnel

Choisir sa formation de coachUn autre écueil important concerne la formation professionnelle. En effet, je croise la route de nombreuses personnes ayant suivi un cursus pour exercer notre métier et parfois, je tombe des nues lorsque je constate le peu de connaissances acquises.

Attention, il est préférable de faire des enquêtes métiers avant d’investir dans une formation. Beaucoup d’organismes peu scrupuleux (suivez mon regard…) profitent de l’intérêt pour le développement personnel et le coaching pour vendre des parcours vides de connaissances mais très rémunérateur pour les entreprises qui les prodiguent. Très souvent, bien que couteuses, les formations suivies ne permettent pas une bonne insertion sur le marché de l’emploi.

Pour éviter les erreurs de casting, j’invite les lecteurs de cette page à consulter le site de la Société Française de Coaching (SFCoach) pour découvrir quelques formations intéressantes : https://www.sfcoach.org/formation-des-coachs. Pour ma part, j’ai suivi le Diplôme Universitaire de Coach en entreprise à l’Université de Lyon et j’en suis très satisfait.

Je fais également un petit aparté pour parler de la supervision. En effet, qui dit formation au coaching et travail dans ce domaine implique « supervision ». Cet exercice consiste à se référer à un coach senior pour progresser dans sa pratique. Il est fortement conseillé de se référer à un superviseur pour demander conseil lorsque l’on débute. Cela permet d’éviter les erreurs, d’éviter les enlisements et de passer des paliers quant à la maîtrise de son métier. Attention, la supervision a un coût qu’il faut ajouter à celui de la formation !

 

Accès au marché de l’emploi

Pour revenir à l’insertion des coachs, je vais une nouvelle fois tirer la sonnette d’alarme. Il y a déjà beaucoup de professionnels sur le marché et tous les jours de nouveaux prétendants tentent de lancer leur activité. Parmi ceux-ci, peu arrivent à faire leur place.

Je suggère une nouvelle fois de réaliser des enquêtes professionnelles pour vérifier le réalisme du projet et ne pas perdre de temps et d’argent. Il est parfois préférable de prendre un peu de son temps pour réfléchir à un nouveau projet professionnel (éventuellement en faisant un bilan de compétences) plutôt que de foncer dans un mur.

Pour ceux souhaitant se lancer dans l’aventure du coaching, voici quelques éléments pouvant faciliter l’accès à l’emploi :

  • Posséder un cursus universitaire en psychologie
  • Avoir travaillé au préalable dans l’accompagnement professionnel (formation, VAE, recrutement, orientation professionnelle, …)
  • Connaitre le monde de l’entreprise et avoir été manager/dirigeant/entrepreneur
  • Avoir un solide réseau professionnel sur lequel vous pouvez vous appuyer et qui peut vous recommander
  • Avoir des compétences commerciales

 

Précisions relatives à cet article.

En rédigeant ces mots, je ne veux pas protéger un pré carré en décourageant les prétendants aux métiers de coach. Je souhaite seulement les mettre en garde sur les illusions qu’ils peuvent se faire quant à cette profession.

Soyons clair, devenir un bon accompagnateur ne s’improvise pas. Aimer l’humain et avoir un bon relationnel ne suffit pas. Il faut conjuguer des compétences multiples (psychologie/coaching, commerciales/entrepreneuriales, administratives (si vous décidez de lancer votre propre activité)). Il faut aussi savoir se remettre en question et se former continuellement : un coach qui ne se remet pas en question est un coach mort.

 

Reussir sa reconversion dans le coaching